Jean Auray Luthier - Contrebasses

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L'atelier

Photo Atelier 025Photo Atelier 023Passé et Présent

Les artisans tels que Maggini, Amati, Stradivarius avaient la sagesse du bel objet, du beau travail : apporter un soin précis et esthétique même sur une partie de l’objet que l’on ne verra jamais. Seul l’artisan le sait et sait pourquoi il le fait.

Mais l’homme est fait pour marcher et je me méfie des certitudes qui enferment. Plus j’avance dans mon métier, plus je doute ; et c’est ça qui m’intéresse, car grâce à cet état de doute, j’ai la capacité de réinventer mon métier au fur et à mesure que j’avance.

Toujours recommencer c’est mon moyen de me déplacer, de ne pas m’installer, une forme de défi au temps…

Photo Atelier 033Photo Atelier 034Avec le musicien

L’inspiration me vient au contact des musiciens.

Avec mes clients, pour élaborer une basse, je ne discute pas trop de technique. Je les écoute sur tous les sujets, j’écoute leur musique, et j’ai le sentiment qu’ils plantent des graines dans mes pensées, dans mon talent. Grâce à la confiance, ces graines peuvent germer au moment de la fabrication.


C’est pourquoi chaque instrument est différent.

Photo Atelier 030La conception

80% du bois enlevé… 350 à 400 heures de travail, seul avec l’instrument en devenir…

Mes instruments, d’apparence tout à fait classique, ont des particularités que je pratique depuis bientôt vingt ans. Je recherche l’équilibre de la table d’harmonie entre la partie haute et la partie basse pour obtenir la même surface vibrante de part et d’autre du chevalet, comme le préconisait Léonard de Vinci dans ses théories et comme le pratiquait Stradivarius. En contrepartie, j’ai créé une orientation du fond, un non-parallélisme entre le fond et la table pour diminuer les épaisseurs des éclisses du côté du musicien ; inversement, cela élargit les éclisses de l’autre côté, côté public. Le volume intérieur est respecté. Cela est à peine visible, mais rapproche le musicien de 3 cm pour accéder aux cordes et au bout de la touche.

Photo Atelier 026Depuis 1993, je fabrique le fond de la contrebasse de façon à faire bénéficier le musicien à la fois du timbre du fond bombé et de la clarté du fond plat. Mon fond bombé est incrusté de deux barres assez fines, comme celle d’une guitare. Elles sont incrustées pour éviter tout problème de décollement. Une masse importante est laissée au centre de l’instrument pour donner les qualités de timbre des vieux instruments.

J’échelonne le travail de fabrication une semaine sur deux, alternant avec la réparation, pour laisser au bois le temps de se reposer et de trouver sa place après chaque opération. Même si le bois est très sec, il réagit chaque fois qu’on lui enlève de la matière. Cette technique d’alternance participe à la fiabilité de mes instruments.

Photo Atelier 027Photo Atelier 029

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Jean Auray Luthier - 888 route de Riottier - 69400 Villefranche sur Saône - France