Les musiciens
Ils jouent mes instruments…
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Charlie Haden
Jean Auray is a master luthier. The bass that he made for me has such depth that it feels and sounds like it could be a Vuillaume or a Bernardel yet it has special adaptations that make it possible for me to travel with it. He puts his heart and soul into every instrument he makes.
Thank-you, Jean Auray !
Barre Phillips
Extrait d'un interview avec Barre Phillips pour son CD Journal Violone 9 (Emouvance 1015)
P.B. - Et la basse que tu joues sur ce disque ?
B.P. - Et bien, c'est une Jean Auray - numéro 9 - datée 1992.
P.B. - Et alors ?
B.P. - Ben ça sonne, ça sonne très bien - le genre de son qui me convient, pizzicato très clair, très égal entre les graves et les aiguës, très riche. À l'archet un son "classique", plein, robuste mais toujours clair - les harmoniques sortent facilement. Et en pizz' comme à l'archet, elle répond vite. Je peux jouer aussi vite que j'en suis capable. Et avec sa forme asymétrique elle est facile à jouer dans les aiguës. L'instrument est très léger comparé à mes autres basses. Mais solide : 15 ans et la table n'a pas bougé, toujours le même chevalet et le même réglage d'âme, et ça après 15 ans de voyage à travers le monde. Et le vernis est bien - très souple - c'est presque impossible de le marquer. Et avec l'âge, évidement, elle devient de plus en plus belle.
P.B. - Donc, t'es content ?
B.P. - Ah ça oui, on peut le dire !
Barre PHILLIPS a été interviewé par Philippe BARRE ;-)
Bruno Chevillon
La musique ne se fait pas toute seule
La musique ne se fait pas seul
La musique ne s'apprend pas seul
La musique ne se vit pas seul
La musique ne se sublime pas seul
La musique ne sonne pas seule
La musique ne se joue pas seul
La musique ne s'invente pas seulMerci Jean d'être là par ta contrebasse, entre mes mains, dans tous ces moments…
Renaud Garcia-Fons
(Photo © Mark Wohlrab)
Lorsque j’ai rencontré Jean Auray pour la première fois, il y a une quinzaine d’années, c’était pour une simple réparation, pourtant immédiatement, j’ai senti chez lui une forme de quête, de recherche, de véritable ambition au sens le plus noble du terme. L’ambition de réaliser des instruments véritablement destinés aux musiciens, à leur personnalité, à leur jeu et pas simplement de beaux instruments témoignant de tous ses talents en matière de lutherie… Voilà pourquoi, quelque temps après, il m’est apparu comme une évidence de lui faire pleinement confiance en lui commandant une contrebasse d’un type nouveau puisqu’il s’agissait de réaliser un instrument pourvu d’une cinquième corde de Do aigu. Après quelques mois et à peine quelques idées échangées, j’ai reçu une contrebasse au-delà mes espérances, la compagne de mes 12 dernières années d’aventures musicales.
Jean Auray n’est pas à mon sens un luthier au sens ordinaire du terme, il est plutôt une sorte de visionnaire de la contrebasse qui nourrit son art au contact des musiciens de tous bords sans a priori, ni préjugés. Son art, hautement pragmatique, il sait le mettre au service de la musique et des musiciens, il se fait en quelque sorte le maître d’œuvre de leurs rêves. Il les écoute jouer, parler puis il entre en création et tout en restant à leur écoute, il réalise chaque instrument comme une sorte d’accomplissement intérieur. Chaque instrument se fait le prolongement d’une même recherche de justesse, de vérité qui l’amène, avec humilité à toujours plus de flexibilité, d’inventivité, d’audace et finalement à enrichir ce monde de formidables moyens de communiquer.
Claude Tchamitchian
(Photo © Guillaume PIERRAT)
J’ai la chance de connaître Jean Auray depuis presque vingt ans. Au fur et à mesure, des liens se sont tissés, dépassant de loin les seules relations professionnelles. Au-delà de la musique et de la lutherie, nos rencontres et nos discussions me devenaient de plus en plus importantes et nécessaires.
Un jour, la décision fut prise de commander une contrebasse. Depuis, cet instrument m’est devenu indispensable, à l’image de notre relation. Il m’a libéré en me permettant enfin d’exprimer ce que je n’arrivais pas à dire auparavant ; il m’a apaisé en m’apportant un son merveilleux et un confort de jeu incroyable ; il m’a séduit encore et toujours par sa facture que je ne me lasse pas d’admirer.
Surtout, il me permet d’être heureux et, je l’espère, d’en faire profiter tout un chacun au hasard des rencontres. Jean est plus qu’un luthier, c’est un homme qui sait écouter et faire.
Décidément, j’ai de la chance…
Henri Texier
Aussi loin que je me souvienne d'avoir vu une contrebasse de Jean Auray… C'était celle de Barre Phillips… Elle était jaune d'or… Je me suis dit que cela devait être formidable d'imaginer un instrument avec un luthier, de faire construire un instrument neuf, nouveau, inventé.
À cette époque je possédais deux belles Xavier Jacquet, n'étant pas « collectionneur » et n'ayant pas les moyens de m'offrir un troisième instrument… Et puis j'étais quand même fasciné par les instruments anciens, donc je n'avais pas envisagé de me séparer de l'une de mes basses pour en commander une à Jean…
J'ai toujours su que Jean Auray était un grand luthier et, au fil des années, dès que je croisais mes camarades Phillips, Chevillon, Tchamitchian ou Garcia-Fons, je me jetais sur leurs instruments pour les essayer ; admirant leur lutherie, la qualité des bois, des vernis, les proportions, le réglage, enfin tout quoi ! À chaque fois le vers s'installait doucement mais sûrement dans le fruit, en l'occurrence ma tête… Et puis un beau jour arriva ce qui devait arriver, inéluctablement…
Ne pouvant pas me rendre en Sardaigne avec ma contrebasse pour cause de refus catégorique des deux compagnies aériennes desservant ce pays, j'entendis dire que Jean Auray avait inventé un système de démontage du manche… Je pris mon téléphone et après une conversation pleine d'enseignement, Jean me proposa de me prêter une petite basse munie de son fameux système. J'acceptais avec grand plaisir et fut immédiatement enthousiasmé par l'ingéniosité de son invention. Simple, pratique, judicieux mais surtout, surtout, le son semblait n'être pas du tout altéré par la manipulation.
J'ai immédiatement pensé de faire transformer la moins fragile de mes Xavier Jacquet… Mais j'avais gardé le souvenir de la petite taille de cette basse que Jean m'avait prêtée et très vite l'idée de lui demander de me construire un instrument « démontable » de petite taille qui serait complémentaire de ma X. Jacquet N° 1, celle que je possède depuis toujours, a envahit mon esprit et ne l'a plus quitté.
Jean a accepté et ce à quoi je pensais depuis si longtemps se réalisa… La suite n'est plus qu'une « simple histoire » de sensation, d'émotions, de rires, de sourires, d'entente à demi-mots, de transmissions de pensées, d'échanges qui réconcilient avec l'espèce humaine, d'extrême attention de la part de Jean… Et voilà ! Elle est là, dans son rouge profond impossible à décrire mais que j'avais dans le regard et que Jean a su voir, entre mes mains et j'ai l'impression de l'y avoir toujours eu !
Diana Gannett
I first fell in love with Jean Auray's basses when I met him at the Scottish Bass Trust Convention in 1998 and got to play Barre Phillip's Auray Bass.
Jean's meticulous, artistic craftmanship and unique construction ideas combined to make a powerful and beautiful sounding bass.
I ordered my first bass and loved playing it for a couple of years. I thought I was set for life, but did you know that many women shrink as they get older and that their basses don't ? I experienced this first-hand and asked Jean to make me another bass, slightly smaller. Meanwhile my student Evan Premo bought my first Auray bass and has been premiering concertos and making recordings. They are a great combination. My new Auray bass is a delight in every way. I am set for life. Thank you Jean !
Matt Penman
La basse que Jean a conçue pour moi est de toute beauté. Le son est profond, chaleureux, clair – tout ce que j’aime. Et le système démontable a changé ma vie de voyageur. Jean est vraiment un artiste de la basse. « Merci, Monsieur ».
John Goldsby
Pour un contrebassiste, son instrument est une extension de son âme. Pendant toute ma carrière, j'ai rêvé de trouver un instrument haut de gamme, confortable à jouer, avec un son chaleureux, rond et clair, homogène sur tous les registres. Pendant longtemps, j'ai cru que le secret était de trouver un instrument ancien, fabriqué par un grand maître luthier.
J'ai participé à une convention à Paris où j'ai rencontré Jean Auray. J'ai joué plusieurs de ses instruments, l'un après l'autre, et j'ai compris que j'avais vraiment trouvé un grand luthier, un artisan et un artiste à l'égal et même au-delà d'un grand nombre de fabricants légendaires de contrebasses.
Les contrebasses de Jean ont toutes une beauté dans leur qualité de son, ce qui est rare, surtout pour des instruments neufs ou récents. J'ai donc cessé de chercher un instrument ancien qui correspondrait à mes besoins, impatient de découvrir une basse neuve construite selon mes critères.
Jean Auray a accepté de me construire un instrument en partant de la contrebasse allemande que je jouais. Je voulais un instrument qui soit aussi confortable à jouer que ma contrebasse allemande, avec une meilleure sonorité !
Les caractéristiques innovantes de ma contrebasse Auray sont entre autres : une table solide, des petites barres incrustées dans le fond de la basse, une asymétrie dans l'épaisseur des éclisses (plus petites côté musicien pour faciliter le jeu) et peut-être le plus innovant, un manche démontable. La basse de Jean est un instrument de concert et d'enregistrement et pourtant il a l'avantage d'être compact et facile à transporter une fois le manche détaché.
Appelé constamment à effectuer des enregistrements avec le Big Band de la WDR, j'ai besoin d'un instrument aux dimensions sonores multiples et un son centré utilisable pour toute sortes de styles de musique, du jazz au classique, et du pop au contemporain. À l'enregistrement, ma nouvelle contrebasse Auray a un timbre clair et précis dans tous les registres. Quand j'utilise la basse en acoustique avec un Big Band, elle donne la fondamentale sonore tandis que sa brillance la rend audible dans le jeu des vents et des batteries. J'amplifie souvent ma basse avec un micro Fishman Full-Circle dans l'ajusteur du chevalet. L'instrument est à l'aise dans tous les genres musicaux.
Je suis très heureux de ma basse Jean Auray. Il a entendu le son que j'avais dans ma tête et avec empathie et talent il a construit un instrument qui répond parfaitement à mes besoins et à mes désirs.
Cologne, Allemagne, Décembre 2009 – www.goldsby.de
Paolo Damiani
Petite histoire : je t’ai demandé de me construire un violoncelle extraordinaire comme tes contrebasses. Tu as répondu : « bien, à cinq cordes. » Trois ans plus tard, voilà Blanche, un(e) violoncelle féminine, superbe en pizzicato et avec l’archet, une voix profonde et claire, ronde et séduisante !
Merci mon ami, tu m’as donné la possibilité de découvrir de nouvelles musiques, sons et silences inouïs, histoires inédites. Quand je serre Blanche dans mes bras, je rêve et je pars vers des territoires inconnus.
Merci !
Rome, 26/03/2009
Michael Formanek
J'ai rencontré Jean Auray en 2007. J'avais entendu parler de lui et de ses magnifiques instruments depuis quelque temps. Je me suis intéressé à son système démontable et je l'ai vu démonter et remonter une contrebasse fabriquée pour Renaud Garcia-Fons. J'ai été tellement impressionné par son système que j'ai commandé une basse quelques mois plus tard. Mais c'est la qualité de ses instruments qui m'a le plus séduit, et motivé ma décision. J'ai tout d'abord été attiré par leur beau son rond, clair et homogène. Et ils étaient tellement agréables à jouer !
Quand le moment est enfin venu de commencer ma basse, Jean m'a posé les questions habituelles, la longueur de cordes, la couleur du vernis. Mais je sais aussi que Jean me construisait MA basse, à partir de choses dont on avait parlé, et de ce qu'il avait entendu en m'écoutant jouer.
Je suis allé chercher ma contrebasse à l'atelier juste avant le début d'une grande tournée avec mon quartet. J'ai passé un peu de temps avec Jean pour commencer à découvrir ma basse et utiliser le système démontable. J'ai compris que Jean est non seulement un maître luthier, mais un brillant ingénieur et un enseignant très patient. Quand j'ai commencé ma tournée, je pouvais assembler ma basse plus ou moins n'importe où, en quelques minutes. Mais le test décisif a eu lieu au milieu de la tournée, en arrivant à Vienne en provenance de la Hollande : 13 heures de voyage, 2 correspondances serrées, et l'arrivée à Vienne une heure avant le début du concert. Une fois au club, je suis allé dans la loge des artistes, et j'ai monté et accordé la basse en moins de six minutes. Puis nous avons joué un des meilleurs concerts de la tournée. Mais ce qu'il y a de mieux dans cette histoire, c'est que je peux jouer une contrebasse superbe tous les soirs sans les problèmes habituels de voyager avec une basse.
Merci Jean, pour tes beaux instruments, et tes idées innovantes qui nous aident à jouer la meilleure musique possible partout où les gens veulent l'entendre.
Arild Andersen
« J’ai rencontré Jean Auray pour la première fois à Avignon en 1994 lors d’une convention. J’ai remarqué ces belles basses et j’ai essayé la nouvelle Jean Auray de Barre Phillips et je me souviens que c’était un très bel instrument et facile à jouer.
Après, j’ai souvent pensé à le contacter pour acheter une basse mais ma vieille allemande des années 1800 jouait vraiment bien. Les années ont passé et en 2009 quand j’ai essayé la basse d’Henri Texier, j’ai tout de suite commandé une basse. Mais il fallait attendre 2012.
Depuis plusieurs années, Jean Auray fabriquait des contrebasses avec un manche démontable et il avait un flight case très bien conçu. Pendant que j’attendais ma nouvelle basse, je lui ai demandé de modifier ma vieille basse pour la rendre démontable.
Je dois dire que j’étais un peu inquiet et certains luthiers à qui je posais la question me le déconseillaient. Mais je l’ai fait. Vers 2010, c’était devenu presqu’impossible de voyager en avion avec un flight case traditionnel de contrebasse.
Une fois ma vieille contrebasse rendue démontable, j’ai trouvé qu’elle sonnait mieux. Et les voyages étaient devenus plausibles. Je me demandais pourquoi la basse sonnait mieux. Jean avait probablement mis l’âme au meilleur endroit mais il y avait peut-être autre chose. J’ai l’idée qu’en enlevant la pression des cordes pendant le voyage, la table respire relâchant les tensions, un peu comme si la basse allait chez le chiropraticien. En tout cas, la vieille basse sonnait merveilleusement bien.
J’ai eu ma nouvelle basse, en août 2012, à Copenhague pendant la convention. J’avais vu la basse de Richard Davis dans les années 70 et depuis, j’avais toujours voulu une tête de lion. J’ai demandé à Jean si c’était possible et il est arrivé avec une magnifique basse tête de lion. J’avais rendu visite à Jean et à sa femme Juliet et je savais qu’il était un artisan fantastique et précis. Le son de la basse était incroyable et j’ai joué solo à la convention le lendemain.
Et maintenant, une année et demie plus tard, je suis venu à Lyon de nouveau faire de petits ajustements sur la basse, et si c’est possible, le son de la basse tête de lion est encore meilleur. La basse est tellement facile à jouer. Et cette projection du son est quelque chose que je n’ai presque jamais entendu dans une basse. Amplifié, elle joue aussi très bien. J’utilise un blend du micro Wilson et du Fishman Full Circle.
Jean prend son travail très au sérieux et tandis que la majorité des luthiers travaillent sur le violon et le violoncelle, il est spécialiste de la contrebasse et de la contrebasse pour le jazz, ce qui est rare. Ses instruments projettent comme des instruments solistes et il écoute la musique du musicien pendant qu’il fabrique sa contrebasse.
Je pense qu’il met toute son âme dans chaque instrument qu’il fabrique et la basse qu’il a fait pour moi est tout simplement … Moi. »
Oslo, Février 2013
Stanley Clarke
« Cette basse est un rêve devenu réalité… Pendant la plus grande partie de ma carrière en tant que contrebassiste, j’ai joué et acheté des contrebasses qui avaient des centaines d’années ou sinon, des instruments neufs prêt à l’emploi, pourrait-on dire…. C’est la première fois qu’une contrebasse est fabriquée spécialement pour moi, et cet instrument est merveilleux. Non seulement elle est magnifique à regarder mais le son est incroyable.
Il y a longtemps, je parlais à Charlie Haden d’une nouvelle contrebasse et il a suggéré que je contacte Jean Auray de Lyon, France… Jean est un maître luthier en contrebasse, et je suis sûr qu’il fait cela depuis plusieurs vies parce que quand on regarde son travail, le détail est celui du maître. Mais en même temps, il se dégage un sens de l’histoire … De l’histoire ancienne qui se tisse à travers toutes ses innovations. C’est cela que j’aime dans son travail et qui me fait dire qu’il est unique en son genre. »